La recomposition de la Ceni hante l’opposition républicaine tant elle constitue l’une des revendications essentielles figurant comme préalable à la tenue des prochaines joutes électorales. Pourtant, au sein de cette fameuse ceni, se trouvent des représentants des formations politiques. Le PEDN de Kouyaté réclame cette refonte. L’ufdg de Dalein Diallo renouvelle tous les jours sa réelle volonté de voir cette ceni décriée recomposée. L’ufr de Sydia Touré le veut autant. Elle l’a d’ailleurs dit récemment encore.
« On réclamait déjà la recomposition de la CENI avant l’exclusion de notre représentant. Aujourd’hui, c’est un élément nouveau qui vient renforcer l’argumentaire en faveur de la dissolution de la CENI actuelle. Bien entendu, nous continuons à exiger la dissolution de l’actuelle et la mise en place d’une nouvelle qui sera chargée d’organiser les élections à venir; une nouvelle CENI animée par de nouvelles personnes et avec une conception nouvelle, une répartition des rôles, une CENI plus efficace en un mot », a dit Mohamed Tall, le chef de cabinet de Sidya Touré dans un entretien accordé à une radio privée de Conakry.
En réalité, cette Ceni devrait être apolitique. Donc neutre pour permettre aux acteurs politiques en compétition de jouir des mêmes faveurs lors des joutes électorales. Le chargé de com de cette institution décriée tant par certains ministres de la République que par bien d’autres leaders politiques de l’opposition, Yéro Condé tente de convaincre. Cela, à partir de des exemples : « Je vous donne deux exemples de CENI techniques : l’exemple du Ghana et celui de l’Afrique du Sud. Au Ghana, c’est une commission de neuf sages qui sont là à vie ; c’est à dire, jusqu’à leur retraite, exactement comme la conception de la Cour suprême en Guinée. En Afrique du Sud, le président de la République nomme le président de la CENI, et c’est ce dernier qui copte les autres membres de l’institution. Voilà les types de CENI techniques qui existent en Afrique. A moins que les Guinéens ne veuillent inventer une roue carrée. Je pense qu’en la matière, il y a déjà eu des réflexions. Mais, est-ce que ce mode de désignation sied à l’atmosphère de méfiance qu’il y a au sein de la classe politique ? N’oubliez pas que quel que soit le Guinéen que l’on va recruter, on lui trouvera une tendance politique. Même s’il est neutre dans sa mentalité, la classe politique trouvera toujours qu’il est aligné dans un camp ou dans un autre. Nous sommes soumis à la classe politique, et c’est dans le dialogue politique que jaillira la lumière. »
Demander donc aujourd’hui la refonte de la ceni relève d’un pur mirage. Le pouvoir lui, n’en fait vraiment pas sa tasse de thé, arguant qu’en lieu et place de personnalités intègres, les opposants ont préféré des parents et autres remuants pour les placer à la Ceni. C’est ce que n’admettent pas les opposants. La guerre des nerfs a déjà commencé. Allons donc !
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com
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