2011 a été décrété par Alpha Condé comme celle de la Justice. Les conclusions issues des états généraux tardent à se concrétiser. On est donc resté au stade des vœux pieux. Le Conseil Supérieur de la Magistrature votée en 1991 et toilettée en 2013 tarde à voir son applicabilité. Seul bémol aujourd’hui, c’est la signature du statut particulier des magistrats.
Très effacé, mais le ministre de la Justice a pour une fois sorti des bois pour se réjouir de l’acte du pouvoir central. « Le magistrat devient un corps autonome. Il sera régi par un organe qui est le Conseil Supérieur de la Magistrature qui, à la fois, protège les magistrats et en même temps le sanctionne. Désormais, ce n’est plus l’exécutif qui va nommer ou révoquer le magistrat par décret », a expliqués sur les antennes des médias d’Etat, le ministre de la Justice. Il précisera en outre que le magistrat va dorénavant être nommé sur proposition du Garde des Sceaux sous le contrôle du Conseil Supérieur de la Magistrature qui a un pouvoir déterminant en la matière. Ainsi, après les Etats généraux de la justice en 2011, la mise en place du Conseil Supérieur de la Magistrature le 10 mars dernier, le ministre de la justice voudrait s’orienter désormais sur le renforcement de la chaîne pénale, l’amélioration et l’humanisation des conditions de détention en milieu carcérale.
En attendant, la Guinée manque terriblement d’infrastructures de Justice y compris des prisons dignes. Des Justices de paix, prisons sont tout simplement inexistantes dans certaines préfectures, des Tribunaux aux visages encrassés sont dressés ici et là à travers les régions. Si on y trouve le premier responsable, on a de la chance.
Sinon, à l’intérieur du pays, il n y a pas l’ombre d’un juge de paix ou d’une prison. Les présumés voleurs, coupeurs de route, ou larcins sont ‘’acheminés ailleurs’’. Les affaires courantes au niveau de ce qui reste des justices de paix sont exécutées par des gens qui ne répondent plus au profil exigé ou qui se sont formés dans le tas. A côté de cela, la formation, la qualification des magistrats ne semble pas figurer dans les priorités des Gardes des Sceaux. Or, à la lecture du procès des présumés auteurs du raid perpétré contre le domicile privé d’Alpha Condé, on en convient, certains hommes en toge ont affiché un réel besoin de perfectionnement, notamment chez les jeunes.
Avec la reforme de la Justice, on est loin d’être satisfait : le chemin bien long.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com
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