Alors que le bras de fer se poursuit depuis la publication du chronogramme des élections, pouvoir et opposition se livrent à des accusations mutuelles face à la crise politique que traverse le pays, à 6 mois de la présidentielle.
Pour le camp présidentiel, l’opposition boude l’Assemblée nationale où toutes ses préoccupations pouvaient être débattues et se permet de descendre dans la rue pour créer des troubles dans le pays.
Pour le porte parole du gouvernement, ‘’Quand on vient au dialogue on ne pose pas des conditions’’. Toutefois, poursuit Albert Damantang Camara, ‘’le gouvernement réitère son appel à la reprise du dialogue sans délai.’’
De son côté, l’opposition n’exclut pas de revenir à la table des négociations, même si elle envisage d’intensifier les manifestations pour exiger le respect des accords du 3 juillet. Mais pour Cellou Dalein Diallo, c’est le gouvernement qui ne veut pas dialoguer.
‘’Depuis 2014, nous avons toujours demandé un cadre du dialogue, mais le gouvernement refuse. Les manifestations nous coûtent cher, mais on est obligé parce que le gouvernement ne veut pas qu’on discute des problèmes essentiels de ce pays. Et il ne respecte pas ses engagements. Comment voulez-vous qu’on dialogue avec des gens qui ne respectent leurs engagements ?’’ S’interroge le Chef de file de l’opposition guinéenne.
Après avoir suspendu les manifestations jusqu’à lundi, l’opposition républicaine pose comme conditions préalables à toute reprise de dialogue, ‘’le gèle des activités de la CENI’’.
Toutefois, les opposants estiment que ‘’les appels actuels au Dialogue du Gouvernement sont plus destinés à tromper l’opinion nationale et internationale qu’à exprimer une réelle volonté d’ouverture.’’
En plus l’opposition avertit qu’elle ‘’ne participera à une autre concertation avec le gouvernement qu’à condition que la CENI gèle ses activités et annule le chronogramme inversant l’ordre des élections communales et présidentielles’’.
Mais les opposants, qui ne croient plus à la bonne foi du gouvernement et de la CENI, ne veulent pas tomber une nouvelle fois sur un piège.
Devant cette crise de confiance née du non respect des accords du 3 juillet, l’on se demande si l’opposition répondra favorablement à la ‘’main tendue du gouvernement’’ pour revenir à la table des négociations.
L’avenir nous le dira.
Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com