Annoncé tambour battant depuis le 8 mars, à l’occasion de la fête internationale des femmes célébrée au palais du peuple, à Conakry, le remaniement ministériel tarde à se concrétiser. Même si on constate une sorte d’euthanasie dans tous les départements ministériels et autres structures rattachés soit à la Présidence, soit aux ministères. Les caisses sont davantage sécurisées. Et c’est le président lui-même qui en a donné les consignes fermes.
Cette période de flottement profite bien aux charlatans et autres escrocs qui promettent de décrocher lune pour des ministres. Pas un seul jour ne passe, sans qu’on ne voie des foules sortir des résidences privées des ministres en fonction, des ministres remis au garage et autres potentiels entrants dans le futur gouvernement. C’est bien la période de traite. Certains jurent déjà que l’annonce faite par Alpha Condé n’aura plus lieu. A moins qu’il ne fasse permuter les ministres en remplaçant une petite poignée afin de se jouer de l’intelligence des Guinéens. Le recyclage n’est pas à écarter. Comme si, des cadres compétents, il en manque.
Dans les départements, on fait comme si on est serein, alors qu’il y a une peur bleue. En Guinée, être ministre, c’est synonyme d’enrichissement rapide, de bonne école pour la famille, de belles maisons à Conakry et dans certaines villes occidentales. Autant user de tous les moyens pour être confirmés ou promus. En attendant, Alpha Condé fait durer le suspense…
Jeanne Fofana, www.kababachir.com