RETICENCES A EBOLA : S’achemine-t-on vers l’usage de la force ?

En Guinée, si le processus de lutte contre l’épidémie à virus Ebola a du mal à porter, c’est en très grande partie parce que les populations n’adhèrent pas aux messages de sensibilisation et que par ailleurs, elles ne respectent pas les consignes qui sont édictées en la matière. Comme l’illustrent les manifestations hostiles de ces dernières semaines, une frange importante de la population ne croit tout simplement en l’existence de l’épidémie. Cette incrédulité est alors le défi à relever pour venir à bout du mal. Eh bien, après trop longtemps caressé les populations, les autorités commencent à penser à une approche plus musclée. Comme l’avait du reste susurré le président Alpha Condé, lors de sa dernière conférence de presse.

C’est ainsi qu’un atelier de formation à destination des membres des forces de défense vient de s’ouvrir, ce vendredi, dans la commune urbaine de Kindia. Au cours de la rencontre qui se tient en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), une sensibilisation sur les modes de transmission et de prévention de l’épidémie à virus Ebola. Ce qui peut donner l’impression qu’il s’agit d’un atelier comme tout autre atelier et que l’objectif est simplement d’outiller les participants afin qu’ils sachent se prévenir contre le mal.

Naturellement, il y a de cela. Mais pas seulement. En effet, au terme de l’atelier, les participants sont appelés à se déployer sur le terrain pour, eux aussi, sensibiliser les populations. Mais il s’agira d’un aspect secondaire de leur véritable mission. Selon le coordinateur national de lutte contre Ebola, Dr. Sakoba Keïta,  la nécessité du recours à l’armée se justifie par trois défis de taille auxquels le mécanisme de riposte contre l’épidémie à virus Ebola se heurte. Il s’agit, à l’en croire, de la réticence de la population, du mouvement des contacts et du transfert des corps d’une localité à une autre. En somme, il est question des trois principaux maillons de la chaine de riposte. Ce que Dr. Sakoba résume en précisant que l’intervention devra aider à faire respecter l’Etat d’urgence sanitaire.

La question est cependant celle de savoir si les soldats qui seront déployés sur le terrain auront le mandat d’user de la force ? Ou bien, leur présence, à elle seule, suffira comme dissuasion ?

Attendons de voir !

Anna Diakité, www.kababachir.com 

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