Le rond-point de Matoto est toujours synonyme de désordre sans précédent. A toutes les heures, on enregistre des bouchons. Des policiers en surnombre arraisonnent des engins et demandent des papiers.
Ils stoppent des cyclistes et motocyclistes pour non port du casque. Ils arrêtent de l’autre côté d’autres usagers mais pour tendre la main et trouver ce qu’ils appellent ‘’Borè saré’’, le prix de la sauce, en langue soussou. Devant ce spectacle inoxydable qui ne dit plus rien à personne, même aux gradés – commandants et capitaines – qui peuplent l’endroit, les Guinéens déjà accoutumés à ces genres de pratiques tournent tout simplement le dos avec un large sourire qui en dit long sur la moralité de ces policiers de la routière.
Sur une distance de trois mètres, cette bretelle de Matoto qui supporte par ailleurs les tentacules du marché est bien difficile de franchir. Des mini bus embarquent et débarquent des passagers en pleine chaussée. Des taxis chargent des légumes et tubercules pour d’autres marchés de la capitale. Tout aussi au milieu de la chaussée. Parfois sous la complicité avouée des policiers aux tenues maculées, armés souvent d’un morceau de tuyau en plastique servent à dissuader les chauffeurs imprudents.
Mais, ici, tous les jours se ressemblent.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com
