Certes, la loi exige la mise sur pied des institutions républicaines. Cela est une évidence que nul ne pourrait nier. Cependant, il n’est dit nulle part dans nos textes de lois que l’on devrait procéder à cette mesure sans pour autant tenir compte des conséquences qui en découleraient. Tant sur le plan moral, matériel que financier. Or, en sa qualité de premier magistrat de ce pays, sensé donner le bon exemple, Alpha Condé vient une fois de plus de démontrer qu’il n’a aucune considération pour nos textes. Pour preuve, il vient de mettre sur pied des institutions républicaines sans tenir compte des moyens logistiques et financiers qui devraient les accompagner. Ce qui est contraire à la loi. Il s’agit de l’institution nationale des droits humains (INDH), de la Haute Autorité de la Communication (HAC), et de la Cour Constitutionnelle.
En apposant sa signature au bas du décret qui ordonnait du coup ces institutions républicaines à se mettre au travail, Alpha Condé avait-il conscience que ces désormais commis de l’Etat étaient sous contrainte d’abandonner toutes leurs activités générant pourtant des ressources financières et faire face à l’intérêt public ? Savait-il que ce sont des pères de familles ayant des charges multiples qui ont tout abandonné pour ne se consacrer qu’au besoin patriotique et qu’en retour ils s’attendraient à au moins un salaire en vue de faire face au minimum vital ? Si ces différents membres des institutions républicaines citées plus haut ont accepté de respecter nos lois, ce n’est malheureusement pas le cas chez celui qui se réclame à tout bout de champs comme un adepte des lois républicaines. ( ? ) Et dire qu’il est le garant du respect de ces lois.
Apparemment, Alpha Condé semble privilégier tout ce qui a trait à la politique. Tenez, Dès après la mise sur pied de l’Assemble Nationale, le président guinéen ne s’est pas fait prier pour rapidement dégager les moyens qu’il faut pour les députés. N’est-ce pas qu’au sein de cette institution, la politique occupe une place de choix ? Contrairement aux autres qui n’ont rien à lui apporter politiquement.
A l’Assemblée Nationale, nous comptons 114 députés. Chaque parlementaire a droit à un salaire mensuel de 15 millions de nos francs. Sans compter les primes de session qui s’évaluent à 500.000 FG par session. Et l’on sait le nombre de sessions qui se tient à l’hémicycle. Il ya aussi les primes du carburant et de la communication. Ajouté à tout cela une voiture 4X4 par député.
Multipliez tout ce pactole par 114. (SVP) ! Vous trouverez certainement un montant faramineux sorti des caisses de l’Etat. Avec la bénédiction bien sûr du chef de cet Etat. En l’occurrence Alpha Condé.
Or, prenons par exemple la Haute Autorité de la Communication. Elle ne compte qu’en son sein 11 membres seulement. Est –ce alors de la mer à boire pour s’occuper convenablement de ceux-ci quand on sait que malgré l’absence de moyens ils se sont déjà mis au travail sans salaire ? A moins qu’on ait d’autres considérations rétrogrades qui n’ont rien à avoir avec le bon sens. Quel dommage ! Quel regret !
Si Alpha Condé savait qu’il ne pouvait pas supporter les charges des institutions républicaines, pourquoi alors s’est-il empressé de les mettre en place?
Dans tous les cas, c’est la grosse interrogation que se posent les guinéens dans leur ensemble.
Toujours est-il que c’est la souffrance, le découragement du côté de ces institutions républicaines qui ne cessent en ce moment de le maudire.
S’il ne veut pas endosser une responsabilité devant l’histoire, le chef de l’Etat doit se ressaisir et corriger cette bourde impardonnable. Ne dit-on pas qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire ? Alors à vous la balle
Souleymane Gueye