Situation des ressortissants Africains en Angola : La FIDH et des ONG dénoncent ‘’les graves violations des droits humains’’

Alors que les opérations de traque contre les immigrés clandestins se poursuivent en Angola, la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), et des ONG Africaines dénoncent les graves violations des droits de l’homme par les autorités angolaises.

En dix jours, plus de 3 000 immigrés ont été raflés dans les rues de Luanda et conduits dans un camp de rétention pour migrants à Trinita, à une trentaine de kilomètres de Luanda, où les conditions de vie constituent une violation de la dignité humaine.
Face à cette situation, la FIDH et les ONG de défense des droits de l’homme, rappellent aux États leur responsabilité dans le respect des principes d’égalité en dignité et de non-discrimination consacrés par tous les instruments internationaux des droits humains, dans un communiqué que nous vous livrons.

« Les autorités angolaises se sont engagées dans une nouvelle opération de lutte contre l’immigration clandestine qui s’apparente à une véritable traque aux migrants, soit 3000 personnes ayant été raflées dans les rues de Luanda ces dix derniers jours.

Les ressortissants africains sont violemment arrêtés dans les rues de Luanda, à leurs domiciles ou sur leurs lieux de travail avant d’être transportés vers le centre de rétention de Trinita, à 30 kilomètres de Luanda, la capitale, et certains rapatriés de force.

Là-bas, les uns sont détenus dans des conditions cruelles, inhumaines, humiliantes et dégradantes, d’autres sont entassés dans des cellules exiguës, sans eau ni nourriture.

Certaines femmes enceintes, dont deux originaires du Mali et de la Guinée, ont été contraintes d’accoucher dans la promiscuité de ces lieux. Des actes de torture et d’extorsion de fonds auraient également été rapportés.

Par ailleurs, elles dénoncent ces violations des droits humains des personnes migrantes sont perpétrées sur fond de stigmatisation et d’attaques répétées à l’encontre des populations immigrées en Angola, et particulièrement des ressortissants ouest-africains.

De même, les arrestations seraient aussi entachées de discrimination à caractère ethnique et religieux car ayant majoritairement ciblé des ressortissants musulmans originaires surtout de la Guinée, la Mauritanie, du Mali et du Sénégal, ajoutant que des témoignages ont fait état d’encerclement des mosquées par les services de l’immigration le vendredi 19 décembre 2014.

Face à ce constat, les neuf organisations rappellent aux États leur responsabilité dans le respect des principes d’égalité en dignité et de non-discrimination consacrés par tous les instruments internationaux des droits humains.

Elles recommandent :

Aux autorités angolaises de :

-Mettre immédiatement un terme aux pratiques d’arrestation et de détention arbitraire perpétrées par les forces de sécurité ;

-Fermer immédiatement le camp de rétention pour migrants de Trinita où les conditions de vie constituent une violation de la dignité humaine ;

-Ouvrir des enquêtes sur les allégations de graves violations des droits humains, et engager des poursuites à l’encontre des responsables de ces actes ;

-Elaborer une politique migratoire qui s’inscrive dans le cadre d’un État de droit et dans le respect du droit international ;

-Ratifier la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;

-Signer et ratifier la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles.

Aux États africains dont sont originaires les migrants :

-De veiller au respect des droits fondamentaux de leurs ressortissants immigrés en Angola et d’assurer leur défense et protection en cas de violation de ces droits ;

-D’exiger des autorités angolaises la libération de leurs ressortissants du camp de Trinita où ils subissent des traitements inhumains et dégradants, ainsi que la condamnation de toutes les pratiques et attitudes xénophobes qui stigmatisent leurs ressortissants.

A l’Union africaine :

-D’assurer le respect du droit international des droits humains dans la conduite des politiques migratoires de ses États membres.

En plus de la FIDH, ont signé des ONG originaires du Mali, du Sénégal, de la Mauritanie et de la Guinée comme l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du citoyen (OGDH), l’Organisation nationale des droits de l’Homme (ONDH) et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) ».  

www.kababachir.com

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