Le ministre délégué à la Défense nationale est soit un imposteur, soit il se défend tout simplement mal. Depuis sa sortie médiatique mercredi, beaucoup de salive coule. Il parle de militaires déserteurs qui ont trouvé un havre de paix au domicile du président de l’UFR.
Kabélè Camara accuse avec une petite prudence qui frise l’irresponsabilité: « Si c’est des militaires déserteurs qu’il reçoit à son domicile, il est, lui-même en faute. Ce n’est pas normal. » La chose et son contraire : « De toutes les façons, nous sommes dans une reforme où les militaires ne peuvent pas agir. Moi, je n’ai donné aucun ordre, le chef d’état-major général des Armée n’a également donné aucun ordre encore moins le Haut Commandement de la gendarmerie nationale. La sécurité intérieure du pays ne relève pas de l’armée mais de la police. A notre niveau, nous n’avons donné instruction à aucun militaire dans ce sens. Je ne sais pas non plus ce qui s’est passé au domicile de monsieur Sidya Touré. »
Or, il revient à ce ministre, une fois informé de la présence d’hommes chez un citoyen, fut-il un leader politique, la première mesure c’est de chercher à identifier la bande et sévir si celle-ci n’est pas mandaté par le pouvoir. Mais, Kabélè Camara préfère se camoufler derrière le voile transparent de ministre militant. Et c’est là où tout est biaisé. Il va – parlant de l’appel téléphonique de détresse de Sydia – jusqu’à vouloir nier l’évidence. « Vous savez ce sont des politiciens…, ils ne peuvent dire que cela (NDLR, l’appel). Vous savez que tout cela est terminé, allez garder le domicile de quelqu’un. Au jour d’aujourd’hui, on a même rappelé les militaires qui étaient chez certaines personnalités, ils ont été tous rappelés et se trouvent actuellement dans les garnisons », se défend le ministre aux micros de nos confrères de Guineenews.
Kabélè Camara finira par avouer : « J’avoue qu’il m’a appelé. Mais vous savez que l’armée est engagée dans une reforme. De ce fait, aucun militaire ne peut se permettre des agissements comme monsieur Sidya nous a décrits autour de son domicile. Cela est pratiquement impossible. » La main sur le palpitant ! Sous d’autres cieux, cela s’appelle mensonge d’Etat. Chez nous, pour faire du politiquement correct, ça s’appelle imposture. Et c’est synonyme de démission, faute d’être débarqué, car, là, ce ministre a montré ses limites. La sécurité de la nation est donc perméable.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com