« Le gouvernement s’engage à renforcer la sécurisation des différents axes routiers afin de prévenir les actes de banditisme et améliorer la protection des transporteurs et autres usagers. »
C’est l’une des résolutions issues des négociations récentes entre syndicats et gouvernement et patronat, après le préavis de grève déclenché par les syndicalistes en début janvier. Tout est resté au stade des vœux pieux et des engagements farfelus. Les coupeurs de route sévissent toujours. Ils tuent, braquent, dépouillent des passagers ou au pire des cas attachent le chauffeur et se confondent à la nature avec l’engin enlevé et le butin. Ils ne sont pas du tout inquiétés. Ils opèrent souvent à des heures tardives, pendant que les forces de défense et de sécurité arnaquent au niveau des barrages conventionnels ou circonstanciels. Les syndicats et le gouvernement se moquent vraiment des usagers des routes de l’arrière-pays.
Et pourtant, les parties qui étaient en négociation avaient convenu de la mise en place d’un comité tripartite de suivi et d’évaluation de dix membres dont un président qui aura pour mission d’évaluer à mi-parcours le respect des engagements. Il reste que même les barrages non conventionnels agacent encore les usagers. Pour nombre d’observateurs, les syndicats à qui le gouvernement a demandé une aide dans l’identification desdits barrages ne jouent pas leur rôle. Or, le gouvernement, lui s’est engagé « à lever tous les barrages non conventionnels sur toute l’étendue du territoire national à compter du présent protocole d’accord et assurer le strict contrôle du respect de cette mesure. »
Qu’à-t-on fait de ce protocole signé seulement le 6 janvier 2015 ? Que chacun assure sa défense sur les axes routiers où les coupeurs de route dictent leurs lois ! Ceux qui sont censés le faire n’en ont cure. On l’a compris à nos dépens. Les moyens logistiques sont largement insuffisants par rapports aux défis : quatre axes routiers au niveau de Mamou doivent être suivis, patrouillés mais, seuls deux pickups fonctionnent avec des moyens du bord. Pendant ce temps, les coupeurs de routes changent de stratégies en changeant d’engins roulants. Les motos sont désormais les plus utilisées pour mieux se confondre à la nature.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com