13 personnes, dont 5 femmes, présumées partisanes de Moussa Dadis Camara, interpellées en marge d’un regroupement appelant au retour de l’ancien chef du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), ont été acquittées par le Tribunal de Première Instance de Dixinn, lundi soir à Conakry. Ces accusés avaient été arrêtés le 31 août dernier alors qu’une manifestation pour le retour de Dadis Camara en Guinée était projetée devant l’ambassade des États-Unis.
Détenus à la Maison centrale de Conakry depuis leur interpellation, ils ont retrouvé la liberté après une dizaine de jours de détention à la faveur d’un procès jugé politique et sélectif par la défense. Ils étaient poursuivis pour attroupement illégal sur la voie publique ayant provoqué des troubles à l’ordre public.
À la barre, tous les prévenus ont rejeté l’accusation pour laquelle ils étaient poursuivis, affirmant qu’ils ont été interpellés alors qu’ils vaquaient normalement à leurs occupations. Les prévenus ont dénoncé des interpellations visant des personnes à connotation forestière.
Selon l’un d’eux qui affirme avoir été arrêté au carrefour de Bambeto, les policiers sont venus entourés tous ceux qui étaient là-bas en disant “voici certains d’entre eux”, avant de demander les noms des personnes visées. Quand il a décliné son identité, les policiers lui ont ordonné de s’embarquer dans leur camion.
Malgré les arguments avancés par la défense et l’absence de preuves permettant d’affirmer qu’il y a effectivement eu d’attroupement, le représentant du ministère public a requis deux mois de prison contre les accusés. La défense qui a plaidé pour l’acquittement pur et simple a finalement obtenu gain de cause. Les 13 personnes ont été relaxées pour délit non constitué.
Par ailleurs, dans la journée, du lundi 7 septembre 2015, huit partisans de Moussa Dadis Camara avaient été condamnés à deux mois de prison avec sursis par le Tribunal de Mafanco pour attroupement illégal sur la voie publique et violences. Ils avaient été arrêtés le 26 août dernier lors de la tentative – avortée – de rentrer à Conakry de l’ancien chef de la junte militaire qui avait pris le pouvoir en Guinée après le décès du Général Lansana Conté en décembre 2008.
Thierno Diallo, Kababachir.com