Tribunal militaire: Le ministre de la justice se prononce sur le retard lié à sa fonctionnalité

Créé au lendemain de la prise du pouvoir par le président Alpha Condé pour juger les militaires en conflits avec la loi , le tribunal militaire peine toujours à voir le jour en Guinée. Et ce, malgré les promesses tenues par les autorités guinéennes.

La justice militaire et le statut particulier du personnel de la justice militaire de l’année 2012 comporte 65 pages. Mais plusieurs articles de ce code seront révisés en vue de rendre opérationnel la justice militaire. La finalisation de ce code permettra de lutter contre l’impunité dans les rangs des forces armées guinéennes.

Interpellé sur la question au cours d’un atelier qu’il a présidé avec le Général Ibrahima Baldé, le ministre guinéen de la Justice Garde et Sceaux, Me Cheick Sako, est revenu largement sur le retard lié à l’opérationnalisation de ce tribunal militaire :

« Vous savez qu’il y a une commission qui travaillait sur ce code depuis déjà plusieurs mois. Donc l’atelier de ce matin c’était de régler les points de divergence ou en tout cas les points qui n’ont pas été tranchés afin que la retraite qui va suivre après uniquement au niveau des techniciens que ça soit définitivement biaisé. Par rapport à la légalité, dans le cadre de la reforme des services de sécurité et même de la justice, il est important que le tribunal militaire soit finalisé, ça permettra que le tribunal militaire soit fonctionnel, ça permettra également de lutter contre l’impunité, contre tous les maux dont souffre notre pays. » a déclare Me Cheick Sako.

Concernant les dossiers des officiers militaires détenus actuellement en prison sans jugement, le ministre guinéen de la justice déclare qu’il assume toutes conséquences.

« Il y a eu il n’ya pas longtemps, un jugement de tribunal de Kaloum l’Etat a été condamné, le reste, c’est de bonnes guerres puisque ces officiers militaires qui sont détenus sans être jugés depuis plusieurs mois pour ne pas dire quelques années, le tribunal militaire en a tiré les conséquences. Quant on veut construire un Etat de droit, il faut assumer également les conséquences que cela suppose. En ma qualité de Garde et Sceaux, j’assume ces conséquences là. C’est pourquoi, on essaye d’accélérer la mise en place de la justice militaire là, parce que ces genres de choses existaient dans notre pays. » a poursuivit Me Cheick Sako.

Pour le directeur de la justice militaire, un grand travail a été abattu depuis le début du processus. Le Général Ibrahima Baldé, compte finir le code de la justice militaire avant le 31 décembre 2014 afin d’introduire le dossier au niveau de l’Assemblée nationale.

« Un grand travail a été abattu, mais il se trouve qu’il y a certains points sur lesquels il est extrêmement important de revenir pour qu’il ait beaucoup plus de lisibilité, beaucoup plus de clarté sur les articles qui composent le code de justice militaire. C’est de cela que nous sommes attelés en ce moment » a laissé entendre le Haut Commandant de la Gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire.

Pendant ce temps, le Général Nouhou Thiam, ancien Chef d’Etat major des forces armées guinéennes et compagnie, sont toujours en détention sans jugement et ce, plus de trois ans après leur arrestation.

Ils sont poursuivis tout comme AOB et compagnie, dans l’attaque perpétrée contre le domicile du Chef de l’Etat à Kipé, dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011.

En attendant la mise en place de ce tribunal militaire où ils devront être jugés, le Général Nouhou Thiam et compagnie resteront encore en prison.

Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com

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