« La politique est l’art d’obtenir de l’argent des riches et des suffrages des pauvres, sous prétexte de les protéger les uns des autres. » Alpha Condé s’est bel et bien inspiré de cet enseignement d’un grand homme politique, en rendant récemment visite à une localité qui ne lui est pas du tout favorable et vice-versa. Il s’agit de Bambeto.
Ce quartier populeux, connu pour son caractère de frondeur et de fauteur de troubles. D’où le nom savamment trouvé par Alpha Condé : ghetto. Mais, est-ce une raison de crier victoire si le PRG se rend dans ce ghetto à l’abandon toujours bouillonnant et où bien des jeunes sont tombés sur l’asphalte suite à des balles réelles d’un pouvoir malmené à cause des fausses promesses ? Absolument pas. Après tout, personne – ni le pouvoir, ni les faiseurs de rois – ne doit avoir le sentiment que Bambeto est une zone ingouvernable. Certes, trop de réclames, mais, force est de constater que dans cette partie de la Capitale, il n y a ni maisons de jeunes, ni terrain de foot, etc. des cadres et d’autres qui devraient permettre à cette jeunes au sentiment d’abandon de s’épanouir. Aujourd’hui, ce quartier populeux essentiellement habités par des parias de Kaporo rail, l’autre domaine de l’Etat qui a chassé des centaines de familles et démoli leurs demeures. Cette frustration est là, vivace.
A chaque mouvement, on y envoie des camions de forces anti émeute pour assiéger les habitants et canaliser les jeunes. Ceux-ci restent désormais allergiques aux treillis. Dire donc aujourd’hui que l’arrivée et la promenade du président sur Bambeto est une victoire qu’il faut fêter n’est en réalité qu’un faux débat. Au même titre que l’idée qu’ont certains opposants sur ce périple hautement sécurisé d’Alpha Condé.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com