Womey : Après la démilitarisation, les populations meurtries par les dégâts causés par les militaires

La sous-préfecture de Womey, située à une cinquantaine de kilomètres de N’Zérékoré, assiégée au lendemain du dame ayant coûté la vie à 8 membres d’une équipe de sensibilisation anti-Ebola, n’est plus sous contrôle des forces de défense.

La démilitarisation du village fait suite à des négociations entre les autorités guinéennes et les ressortissants de cette localité, qui ont déclenché une grève de la faim qui a durée trois jours, afin qu’on libère cette localité située à près de 1000 km au Sud-Est de Conakry.

Après la libération de leur localité, les populations de Womey sont heureuses de regagner leur domicile, mais elles sont meurtries par les dégâts causés sur place. Ils accusent les militaires qui étaient postés là.

Charlotte Haba, habitante de Womey, joint au téléphone par nos confrères de la radio Espace FM, explique sa mésaventure.

« J’étais en brousse, je suis rentrée hier. Ils ont pillé tout ce qui était important dans ce village. Il n’ya plus rien ici, ils ont pris tout ce qu’ils voulaient, il n’y a plus rien. Je ne peux plus rester ».

« La présence des militaires à Womey n’avait pas un objectif sécuritaire pour les villageois » estime Charlotte Haba.

« Ils sont venus ramasser ce qu’ils voulaient, ils ne sont pas venus pour sécuriser la population. Quand ils sont venus ils ont tout pris, il n’y a plus rien, donc ils ne peuvent plus rester. » ajoute cette habitante de Womey.

A noter que la présence de ces militaires a causé beaucoup des dégâts à Womey, 8 personnes ont succombé du fait de la maltraitance.

« On a rencontré trois filles comme ça qui ont été violées, il y a une femme qui a perdu son enfant, une autre a accouché, elle décédé à la suite de l’hémorragie, l’enfant est là. On se demande comment on va nourrir l’enfant, est-ce que l’enfant va survivre même. En brousse, il n’avait pas des soins sanitaires, donc celles qui étaient enceintes là, elles accouchent comme ça, il y a rien. Les enfants aussi, tombaient malades, ils traitaient les enfants avec des feuilles » a-t-elle déplorée.

Comme Charlotte Haba, certains habitants de la localité pensent que le départ des militaires n’est pas définitif et se demandent comment trouver de l’eau potable, indispensable à la vie.

Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com

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