Womey : toujours la chape de plomb !

Une grève de faim est programmée par le comité de crise ainsi que par nombreux habitants chassés ou empêchés de rentrer chez eux à Womey où des meurtres ont eu lieu récemment. C’est toujours le non mans land là-bas, selon les échos qui nous parviennent. Les habitants sont toujours confinés en brousse. Parmi eux, des enfants, des femmes en état de famille, des attardés mentaux, avec tous les risques liés à la vie de brousse.

En réalité, le gouvernement dans sa hantise de restaurer l’autorité de l’Etat a imposé à Womey un camp militaire. Depuis, c’est la chape de plomb. Plus personne ne sait ce qui se passe dans cette partie de la Guinée forestière. Tout le monde est empêché d’y aller encore moins voir ce qui s’y passe. Contre-productif, inopportun, maladroit, etc. les réactions ont fusé de toutes parts. De son côté, l’opposition se dit outrée. Pour l’UFR, cette installation d’un camp est tout simplement inopportune.

Sydia Touré l’a dit et réitéré : « La manière dont nous sommes en train de procéder aujourd’hui, n’est pas la bonne. Cinq mille personnes ne peuvent pas être sorties de leurs maisons parce que des gens ont été tués. Vous pensez bien que tous ces gens ne sont pas coupables. En matière pénale, on ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac parce qu’il ya eu un décès. Peut être que 100 personnes à Womey sont concernées par cette question, mais qu’on laisse les 4900 autres rentrer chez eux, ce sera un premier pas vers la sécurité. Qu’ils sachent qu’ils sont dans une Républicaine et que ceux qui ne sont pas concernés ne devraient pas être menacés voire pâtir des conséquences d’un tel acte. » Et de conclure que : «L’installation d’un camp militaire à Womey est contre performante. Les gens dont on parle sont des Guinéens comme nous autres. On ne peut pas leur dire de sortir de chez eux et qu’on y installe un camp militaire.»

Pour sa part, le comité de crise piloté par Faya Millimono du Bloc libéral annonce donc une grève de faim, en vue de pousser le gouvernement à lever le camp. Sera-t-il entendu ? La question est ouverte.

Jeanne FOFANA, www.kababachir.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.